L’un des points les plus préoccupants de la nouvelle constitution gabonaise est l’absence de droits sociaux et économiques clairs, un aspect essentiel pour le bien-être de la population. Dans une constitution moderne, les droits fondamentaux ne se limitent pas à la liberté et à la sécurité individuelles, mais incluent également des garanties sociales et économiques, telles que le droit à l’éducation, à la santé, à un logement décent, à l’emploi et à une rémunération équitable. Cependant, cette nouvelle constitution semble négliger ces aspects essentiels du vivre ensemble et du développement humain. Refuser cette constitution est, par conséquent, crucial pour s’assurer que ces droits sont réellement reconnus et protégés.
1. Manque de Protection des Droits Sociaux de Base
Les droits sociaux sont un pilier fondamental de tout système démocratique et équitable. Ils garantissent que chaque citoyen a accès aux services essentiels comme l’éducation, la santé, le logement, et la sécurité sociale. Cependant, dans la nouvelle constitution, ces droits sont absents ou mal définis, ce qui crée une incertitude quant à leur reconnaissance et leur mise en œuvre. Sans ces protections claires et explicites, la population gabonaise risque de voir ses droits fondamentaux ignorés au profit d’une gouvernance centrée uniquement sur les intérêts économiques ou politiques de l’élite.
La Constitution doit garantir des services publics de qualité accessibles à tous les citoyens, indépendamment de leur statut social ou géographique. En l’état actuel, l’absence de mention explicite de ces droits sociaux constitue un grave défaut, car elle ne garantit pas que l’État mettra en place des politiques effectives pour répondre aux besoins sociaux fondamentaux de la population.
2. Absence de Garantie de l’Accès à la Santé et à l’Éducation
L’accès à la santé et à l’éducation est une condition essentielle pour le progrès d’une nation. Pourtant, cette nouvelle constitution ne contient pas de dispositions claires pour garantir un accès universel et équitable à ces services. La santé et l’éducation ne doivent pas être considérées comme des privilèges réservés à une élite, mais comme des droits universels pour tous les citoyens.
Le manque d’engagement constitutionnel en matière d’éducation et de soins de santé expose le Gabon à une gestion inégale des ressources, où les régions les plus défavorisées, notamment rurales, pourraient continuer à souffrir d’un manque d’infrastructures de qualité, tandis que les citoyens des grandes villes bénéficient de services publics améliorés. L’absence de ces garanties dans la constitution soulève des préoccupations quant à la volonté réelle des autorités de mettre en place des politiques inclusives et accessibles à tous.
3. L’absence de Droit au Logement et à un Environnement Décent
Un autre droit fondamental pour toute personne est le droit à un logement décent. L’absence de mention explicite de ce droit dans la constitution gabonaise est préoccupante. Le logement décent n’est pas seulement un besoin de base, mais il est également un facteur crucial pour la stabilité sociale et la santé des citoyens. Or, dans cette nouvelle constitution, rien n’indique que l’État s’engage fermement à assurer l’accès au logement pour tous, en particulier pour les plus vulnérables.
Ce vide juridique peut conduire à une situation où les populations, particulièrement celles des quartiers populaires et des zones rurales, continuent de vivre dans des conditions précaires, sans recours légal pour exiger des logements de qualité. L’absence de protection constitutionnelle du droit au logement peut aussi favoriser les expulsions arbitraires ou la spéculation immobilière, au détriment des Gabonais les plus démunis.
4. Absence de Droit au Travail et à la Sécurité de l’Emploi
Le travail est un droit fondamental dans toute société démocratique. Cependant, cette nouvelle constitution ne semble pas garantir le droit à un travail décent ni des protections suffisantes pour les travailleurs gabonais. En omettant de stipuler que chaque citoyen a le droit de chercher un emploi et de travailler dans des conditions dignes et équitables, cette constitution échoue à répondre aux besoins de la population en matière d’emploi.
L’absence de garantie explicite de l’accès au travail et de conditions de travail décentes pourrait exacerber le chômage et les inégalités sociales, tout en laissant la porte ouverte à des pratiques abusives dans le milieu professionnel. La mise en place de lois claires pour la protection des travailleurs et l’équité salariale est essentielle pour la croissance économique et la cohésion sociale du pays, mais elle est, hélas, négligée dans cette révision constitutionnelle.
5. Inégalité devant la Loi et Absence d’un Système de Protection Sociale Solide
En outre, la constitution ne prévoit pas de manière explicite la création d’un système de protection sociale suffisamment robuste pour les Gabonais. Un tel système est essentiel pour aider les citoyens en situation de précarité, que ce soit en raison de maladies, de chômage, ou de vieillesse. Les pays les plus avancés ont mis en place des protections sociales pour garantir une vie digne à tous leurs citoyens, même en période difficile.
L’absence de cette garantie dans la constitution gabonaise est inquiétante, car elle laisse la porte ouverte à l’inefficacité des politiques sociales et au manque de solidarité nationale. Sans une protection sociale clairement définie, les Gabonais les plus vulnérables risquent de se retrouver laissés pour compte, avec un accès limité aux services de base dans les moments où ils en ont le plus besoin.
6. Un Modèle de Développement Économique Non Inclusif
La constitution actuelle semble privilégier une approche économique centrée sur l’élite, sans véritablement prendre en compte les besoins des citoyens à la base. L’absence de droits sociaux et économiques bien définis dans la constitution pourrait conduire à un modèle de développement économique excluant une large part de la population. Le pays pourrait ainsi continuer à faire face à des inégalités sociales croissantes, alors même que le développement devrait être synonyme de progrès pour l’ensemble de la nation.
Un Manque de Progrès pour les Gabonais
L’absence de droits sociaux et économiques clairs dans la nouvelle constitution gabonaise est une raison décisive pour refuser son adoption. Ces droits, qui couvrent des aspects essentiels de la vie quotidienne des citoyens, doivent être garantis et explicitement inscrits dans la loi fondamentale du pays. L’absence de ces protections essentielles expose les Gabonais à des inégalités croissantes, à l’exclusion sociale et à un accès limité aux services essentiels. En refusant cette constitution, nous revendiquons un modèle de société plus juste, équitable et solidaire, où les droits sociaux et économiques sont pleinement reconnus et protégés.