L’on observe depuis plus d’une décennie déjà dans la cité de l’or noir une insécurité devenue chronique.
De jour comme de nuit, il devient impossible de circuler en toute quiétude et sans courir le risque de se faire dépouiller de ses effets.
Pourtant jadis, les cas de braquages étaient isolés sinon rarissime et les victimes étaient des imprudents qui s’aventuraient à rentrer à des heures indues alors qu’ils vivent dans des endroits, insécures.
Chose qui n’est plus le cas de nos jours …
C’est sous le regard de tous, en plein soleil au zénith que ces agressions se produisent désormais, au ras-le-bol des populations qui la pour la plus part du temps décident de leur propre chef de régler leur compte aux malfrats en les livrant à la justice populaire lorsqu’elles réussissent à les maitriser.
Pourtant connue il y a encore quelques 20 années pour être l’une des villes les plus paisibles et chaleureuses du pays, comparativement à capitale Libreville ou les faits divers alimentent continuellement la toile et les informations, Port-Gentil est passée du jour au lendemain à une dangerosité dont résulte une psychose constante chez les riverains astreint à développer des stratégies de défense pour espérer sortir indemne d’une éventuelle altercation avec ces derniers.
En randonnée derrière l’école bilingue, nous abordons le sujet avec AZRIELA et ses camarades qui résident dans les environs, elles nous présentent cette zone comme étant un des épicentres du phénomène dans la capitale pétrolifère après bien entendu la mythique zone englobant les quartiers salsa, sindara et la petite route de la mosquée ou se trouve le célèbre « WAITING ».
« Ici, lance l’une d’elle, on te braque dès 8 heures ! Ils ne se cachent plus ! »
Ils le font à visages découvert sachant que par crainte de se faire à nouveau agresser, les victimes les plus faibles gardent le silence et ruminent leur amertume.
3ans en arrière, le corps sans vie d’une enfant d’environ 12ans avait été retrouvé non loin du dispensaire ONDENO situé dans la dite zone, l’on apprendra à cette période d’une source autorisée, que cette dernière avait succombé suite à une agression sexuelle collective.
La petite avait été commissionnée par sa mère chez l’épicier du coin et on ne la retrouva pas cette nuit-là malgré les recherches. Ce n’est que le lendemain au petit matin qu’un riverain découvrit la dépouille couverte d’hématomes et ses vêtements en lambeaux en allant jeter sa poubelle.
Ces cas d’agressions dans la cité sont devenus légion, en fait il ne se passe pas un jour sans qu’un concitoyen ait subi une expérience de braquage ou l’ait raté de peu.
C’est fort de cela que le président de la transition Brice Clotraire Oligui Nguema, lors de son passage à Port-Gentil, dans le cadre de sa tournée républicaine dans son adresse à la population, a donné l’ordre strict aux forces de défense et de sécurité de la fermeture des « Ghettos » autrement dit des quartiers généraux des « Bangados » dans un délai de 6 mois.
Cette ordonnance a donné suite et sans délai à des interventions musclées et consécutives dans les différentes parties de la ville réputées pour être fréquentées par les concerné durant des semaines et d‘ailleurs ont toujours lieu.
L’objectif étant de de rétablir la quiétude au sein de la population, décourager les protagonistes et de faire baisser le taux de criminalité, ces derniers cependant ne démordent visiblement pas au regard de la récurrence des agressions qui reste constante.
Cambriolage, vol a à mains armées, vol à la tire agressions physique et sexuelles, mettent les populations sur le « qui vive » surtout à la connaissance des stratégies atypiques dont usent ces malfrats pour tromper la vigilance de leurs victimes.
Ainsi l’on est tenté de penser à une incompétence des unités des forces de défense et de sécurité, ce qui n’est pourtant pas le cas.
Apres plusieurs recherches il ressort d’une part qu’à cause la démission parentale et la précarité subis par certains jeunes, ces derniers ne résistent pas à la tentation de descendre dans la rue, d’abord pour survivre, puis pour s’affirmer et trouver de l’attention et de l’amour. Ce qui facilite la mauvaise fréquentation et leur ralliement dans les différents gangs.
D’autre part pour les plus âgés, l’oisiveté et le chômage demeure un facteur non négligeable à la croissance de ce phénomène, « lorsqu’il y avait le travail a Port-Gentil, nous lance un concitoyen, les BANGANDO allaient sur les sites pétroliers et avaient du travail comme CAMBOSS, HTM, BUYANDIER et voire PLONGEUR, mais face à la précarité les âmes les plus sensibles cèdent à la pression »
En choisissant la mauvaise option malgré les appels à l’autoréalisation a travers l’entreprenariat et l’auto emploi.
Par conséquent, outres les actions des forces de défense et de sécurité sur le terrain, une sensibilisation qui viserait à emmener les parents à une prise de conscience face aux dérives des jeunes résultant de leur manque d’implication et de sérieux dans l’éducation de leurs enfants pour une prise de conscience, et des mesures allant dans le sens de favoriser l’emplois seraient de bonnes résolutions pour éradiquer l’insécurité a Port-Gentil.
