Dans les cuisines étroites où s’élèvent les effluves des plats, derrière les comptoirs animés où les verres tintent, ou dans les salles sombres des boîtes de nuit résonnant de musique, une réalité brutale se cache : celle des travailleurs exploités.
Au Gabon, dans les bars, restaurants, snacks et boîtes de nuit, des hommes et des femmes s’épuisent à la tâche, souvent dans l’oubli et l’indifférence générale. Ils sont les visages invisibles de notre quotidien festif, payant le prix d’une injustice systémique et silencieuse.
Un travail sans fin, pour des salaires dérisoires
Le salaire minimum légal au Gabon est fixé à 150 000 FCFA par mois, pour un maximum de 40 heures de travail par semaine. Pourtant, dans ces établissements, de nombreux employés sont rémunérés en dessous de ce seuil. Pis encore, leurs horaires dépassent régulièrement les 60 heures par semaine, et certains travaillent jusqu’à 80 heures, soit deux emplois en un, pour une paie misérable.
Des jeunes Gabonais, souvent vulnérables, acceptent ces conditions inhumaines par désespoir. Beaucoup sont des décrocheurs scolaires ou des chômeurs de longue durée, n’ayant d’autre choix que de se soumettre à des patrons qui exploitent leur fragilité.
Aucun droit, aucune sécurité
Ces employés ne bénéficient ni de contrats de travail en bonne et due forme, ni de couverture sociale. Pas d’assurance, pas d’adhésion à la CNAMGS, pas de congés payés, et surtout, aucune protection contre les accidents de travail.
Imaginez un jeune cuisinier qui se brûle gravement au travail ou une serveuse épuisée qui s’effondre après des heures debout : qui viendra à leur secours ? Dans ce système, ils sont jetables.
Une exploitation rendue possible par le chômage et l’impunité
Les patrons de ces établissements profitent de la précarité ambiante. Le chômage, particulièrement élevé chez les jeunes Gabonais, pousse des milliers de personnes à accepter l’inacceptable. Et l’impunité règne :
- Où sont les inspections du travail ?
- Qui contrôle ces abus ?
Ces entreprises prospèrent dans un vide réglementaire, sans que personne ne leur demande des comptes.
Un appel à l’humanité et à l’action
Les conditions de travail dans ce secteur doivent cesser d’être ignorées. Ces hommes et femmes, qui se lèvent à l’aube et travaillent tard dans la nuit, méritent mieux que de vivre comme des esclaves modernes.
Les autorités gabonaises, les syndicats et la société civile doivent se lever pour :
- Renforcer les contrôles dans ces établissements et sanctionner les employeurs qui violent la loi.
- Éduquer les travailleurs sur leurs droits afin qu’ils puissent se défendre.
- Créer des alternatives pour les jeunes décrocheurs afin de leur offrir des opportunités décentes.
Des vies brisées, un silence coupable
Chaque jour, des Gabonais sacrifient leur dignité pour survivre, tandis que la société ferme les yeux. Portons leur voix. Denonçons cette injustice.
Il est temps de reconnaître leur humanité et de leur donner ce qu’ils méritent : un salaire juste, des horaires respectés et la dignité qu’aucun emploi ne devrait leur retirer. Si nous restons silencieux, nous devenons complices.