Derrière les murs des petits cabinets de santé et des écoles privées, crèches et jardins d’enfants au Gabon, une tragédie silencieuse se déroule quotidiennement. Les employés, pourtant au cœur de ces institutions essentielles, sont souvent exploités dans une indifférence générale. Cette réalité choque, indigne, mais reste largement ignorée.
Des soignants épuisés, mais dévoués
Dans certains petits cabinets médicaux, les infirmiers et infirmières, techniciens de laboratoire et secrétaires médicales travaillent dans des conditions insoutenables. Sans assurance, et souvent sans salaire décent, ils doivent gérer une charge de travail immense.
Certains soignants effectuent des gardes de 12 à 16 heures consécutives pour des salaires de misère, parfois inférieurs au revenu minimum de 150 000 FCFA. Ils manipulent des produits médicaux sans équipements de protection, mettant leur santé en danger.
Les secrétaires médicales, quant à elles, jonglent entre des responsabilités administratives et des tâches d’accueil pour des rémunérations dérisoires.
Des enseignants sous pression
Les écoles privées, crèches et jardins d’enfants, pourtant réputés pour leur rôle dans l’éducation des enfants, sont aussi le théâtre d’abus.
- Des enseignants non qualifiés et sous-payés : Pour réduire leurs coûts, certains établissements recrutent des enseignants sans qualifications appropriées. Ces derniers, bien qu’impliqués, sont rémunérés à des montants largement en dessous des standards légaux.
- Des heures supplémentaires non payées : Loin de s’arrêter après les heures de classe, le travail des enseignants se poursuit avec les corrections, la préparation des cours et les activités extra-scolaires. Pourtant, ces heures supplémentaires ne sont ni comptabilisées ni rémunérées.
- Absence de couverture sociale : La majorité des employés dans ces structures ne sont pas déclarés à la CNSS, les laissant sans sécurité sociale en cas de maladie ou d’accident.
Les conséquences humaines
Cette exploitation invisible brise des vies. Les employés, poussés à bout, voient leur santé mentale et physique se détériorer. Incapables d’épargner ou de planifier leur avenir, ils sombrent dans une précarité croissante.
Mais les victimes ne se limitent pas aux travailleurs. Les patients des cabinets médicaux et les enfants des établissements scolaires subissent aussi les conséquences de ce système : manque de motivation des employés, services de qualité médiocre et hausse des risques liés à la fatigue ou à l’incompétence.
Un cri pour la justice
Les employés de ces secteurs méritent mieux. Ils ne sont pas des machines, mais des êtres humains dévoués à servir la communauté. Le Gabon doit ouvrir les yeux sur cette exploitation et exiger un changement immédiat.