L’une des préoccupations majeures soulevées par la nouvelle constitution gabonaise est l’absence de restrictions claires quant au nombre de mandats présidentiels, ce qui pourrait ouvrir la voie à une présidence prolongée ou même à une concentration excessive de pouvoir sur le long terme. Cette situation met en péril l’alternance politique, essentielle pour toute démocratie vivante.
1. Pas de Limitation Explicite du Nombre de Mandats
Dans le texte actuel de la constitution, il n’existe pas de mention claire et directe d’une limite imposée aux mandats présidentiels. Un tel flou juridique pourrait laisser la porte ouverte à une réélection continue, permettant à un président de se maintenir au pouvoir indéfiniment. Ce manque de clarté est particulièrement problématique dans le contexte gabonais, où le besoin d’alternance est de plus en plus exprimé par la population.
2. Un Risque pour l’Alternance Démocratique
La démocratie repose sur l’idée que le pouvoir n’est pas détenu de manière permanente par une seule personne ou un groupe restreint, mais qu’il doit circuler pour éviter les dérives autoritaires. Or, sans une limitation explicite des mandats, cette alternance est menacée. Ce point risque de fragiliser la vitalité démocratique du pays et de perpétuer une concentration de pouvoir au sommet de l’État, sans contrepoids réel.
3. Un Obstacle au Renouvellement de la Classe Politique
L’absence de limites de mandats favorise également la stagnation politique, car elle décourage l’émergence de nouvelles idées et de nouveaux leaders. Un renouvellement périodique de la présidence, en revanche, apporte du dynamisme, permet l’émergence de nouvelles visions et renforce l’engagement de la société civile. En ne posant pas de limites claires, la nouvelle constitution entrave ce renouvellement et contribue au maintien d’une même classe politique au pouvoir.
4. Des Risques d’Abus de Pouvoir et de Corruption
Plus un individu reste longtemps au pouvoir, plus le risque d’abus de pouvoir et de corruption augmente. Un président qui n’a pas de limite de mandat pourrait être tenté de concentrer les ressources et les décisions en son avantage ou en celui de ses alliés, compromettant ainsi la transparence et l’équité dans la gouvernance. Les dérives constatées dans de nombreux pays montrent que les mandats illimités augmentent les risques de mauvaise gestion des affaires publiques.
5. Le Besoin d’Un Mécanisme pour Prévenir les Crises Politiques
L’absence de limitation de mandats peut aussi entraîner des tensions politiques, particulièrement lorsqu’un président reste en fonction pendant une longue période sans possibilité de changement. Cela crée un climat de frustration et de désenchantement au sein de la population, pouvant engendrer des crises politiques majeures. En ne limitant pas le nombre de mandats, la constitution ne prévoit pas de mécanisme pour prévenir de telles situations.
Un Risque de Perpétuation au Pouvoir
La nouvelle constitution gabonaise, en n’instaurant pas une limitation explicite des mandats présidentiels, fragilise la démocratie et la gouvernance du pays. Ce manque de clarté sur le nombre de mandats pourrait ouvrir la voie à des dérives autoritaires et compromettre la possibilité d’une alternance politique régulière. Voter contre cette constitution serait un moyen de promouvoir une gouvernance où le pouvoir est exercé de manière limitée dans le temps, en respectant le principe d’alternance, et ainsi de renforcer la démocratie gabonaise.